mercredi 2 novembre 2011

Staatssicherheit...

Ou plus précisément Ministerium für Staatssicherheit, c'est-à-dire le Ministère de la Sécurité d'Etat, plus connu sous le nom de Stasi... un ministère pour tout contrôler, s'informer, espionner et contre-espionner. Créé en 1950 sur le modèle soviétique, elle comptait au moment de sa dissolution (en 1990) 91000 agents officiels et environ 175000 informateurs sur le territoire de la RDA, on estime qu'il y avait également environ 90000 agents en RFA.
Les bâtiments, d'une tristesse et d'une austérité sans nom, couvrent l'equivalent d'un quartier. Certains ont été reconvertis (en centre de santé entre autres), le bâtiment principal est en restauration, d'autres ont été convertis en musée.
La première partie de la visite pourrait faire sourire tant elle ressemble à un musée de l'espionnage un peu désuet. Dans les vitrines on retrouve les mini-caméras, appareils photos ou enregistreurs, que l'on pouvait dissimuler dans les cravates, les sacs à main, les stylos... Mon préféré: l'appareil -photo caché dans un arrosoir pour prendre des photos dans les cimetières... haut lieu de rencontres apparemment!
Mais le sourire s'efface vite quand on comprend l'ampleur du réseau dans lequel était pris les Allemands de l'est: la surveillance du courrier, des déplacements, des rencontres, l'atmosphère particulière où chaque personne (le voisin, l'epicier, le copain d'école...) peut être un espion potentiel susceptible de rapporter vos paroles, vos lectures, vos faits et gestes s'ils avaient l'air de sortir de l'ordinaire.
Alors ensuite on entame la deuxième partie de la visite: les archives. Des kilomètres de fiches, de microfilms, de photos, de vidéos, de rapports d'activité, tout était gardé, encodé. Une partie de ces archives ont été détruites sur ordre du Ministère au moment de la chute du Mur, mais la majorité des documents sont encore là, consultables par ceux qui en ont été les victimes.
J'ai revu récemment le film La Vie des Autres, qui retrace l'histoire d'une enquête, très juste. Cela fait froid dans le dos. Et le pire, du moins à mon sens, c'est que ces archives sont "indestructibles". Je veux dire par là que les victimes, qu'elles aient consulté ou non le dossier les concernant, n'ont pas la possibilité de demander la destruction de leur dossier, leur courrier, les enregistrements de toutes sortes restent la propriété de l'Etat...

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